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Le mode de gestion


J’exploite une vingtaine d’hectares de pâtures clôturées de traverses de chemins de fer, de lisses et de barrières d’entrée en bois doublées d’un fil électrique. Les poneys sont élevés dehors toute l’année, en mode hivernation du 1er décembre au 15 mars. Entre les 15 mars et le 30 novembre, le troupeau d’une quinzaine de poneys, dehors toute l’année, est divisé en lots de deux ou trois poneys (jusqu’à 6 pour mon plus grand pré) et chaque lot se voit attribuer deux parcelles et passe de l’une à l’autre, systématiquement en van (même pour des distances faisables à pied, comme dans la plupart des cas, afin de les familiariser à l’embarquement et au débarquement) toutes les six semaines. Au printemps et à l’automne, chaque parcelle est fauchée (pour faire du foin ou pas) ou débroussaillée. Un entrepreneur applique les traitements décidés ensemble, avec l’aide également d’un technicien agricole, en début d’année, en fonction des analyses de sol : engrais ternaires, désherbant sélectif, débroussaillage des clôtures, chaulage etc. Les prés font ainsi l’objet d’entretiens attentifs…et coûteux.
Tous les prés sont bordés d’un ruisseau dans lesquels les poneys s’abreuvent d’eau courante. Chaque entrée de parcelle est dotée d’un sas pour attraper les jeunes ou les foals pas encore suffisamment familiers pour être attrapés dans les grandes pâtures. Ces sas permettent aussi de manipuler plus facilement les jeunes lorsque le maréchal passe pour les parages, tous les trois mois (mi-mars, mi-juin, mi- septembre et mi-décembre, plus une fois pour les jeunes, avant leur testage), quand je les vermifuge (quatre fois par an également, aux mêmes dates : Noromectine, l’équivalent de l’Imovec et donc de l’Eqvalent, en intra-musculaire deux fois par an, Equest Pramox puis Panacur en bidon pour les deux autres fois) et les vaccine. Je vaccine contre la grippe et le tétanos les poulains de l’année à la mi-août et le rappel se fait pour tout le troupeau le 15 septembre. Idem pour le vaccin contre le Rhinopneumonie pour les poulinières (plus un autre rappel le 15 mars pour ce vaccin).
L’hiver, les poneys sont regroupés dans deux parcelles, près du hangar à foin et de la cabane à floconnés, du 1er décembre au 15 mars donc : les mâles sont dans une parcelle, les femelles dans une autre, les deux parcelles étant séparées par une autre, vide. Le foin n’est pas issu de mes pâtures, mais des prés bas de Vilaine que j’achète à l’exploitant agricole de la propriété familiale ou que j’échange avec lui contre du foin de mes prés. Le foin est à volonté, disposé dans des râteliers à toit, à raison de trois poneys maximum par râtelier. Dès qu’un râtelier est bientôt vide, il est immédiatement rempli par l’agriculteur. Par ailleurs, sont distribués tous les matins par une voisine, monitrice de son état, quatre litres de floconnés par poney dans des seaux (en plastique dur avec anse en galva) suspendus par une petite corde aux lisses - toutes les deux traverses de chemin de fer chez les femelles afin que les fortes en gueule n’empêchent pas les autres d’approcher de leur gamelle… Enfin, des pierres de minéraux à lécher sont disposées dans les prés à plusieurs périodes de l’année. Le 15 mars, quand les poneys retournent à l’herbe, si celle-ci n’est pas encore suffisamment abondante, la distribution des granulés est prolongée de deux semaines dans toutes les parcelles occupées.
Je gère mon élevage plutôt à distance, n’étant sur place que certains week-ends et deux semaines au mois d’août.
Ces deux semaines estivales sont consacrées - depuis 2010 avec l’aide d’un stagiaire - au testage des jeunes et au débourrage des 3 ans : deux fois six jours avec alternance entre longe « sur la plat » et longe à l’obstacle, à raison de quatre poneys par jour, le matin, dans ma carrière de sable. Si j’ai plus de huit poneys à travailler par saison pour les trois générations confondues, je consacre en plus quatre week-ends consécutifs d’avril/mai et/ou juin pour procéder au même testage (donc huit jours dans ce cas au lieu de six car fractionnés) et commencer le débourrage des 3 ans que je fais moi-même. Le testage se passe toujours de la même façon pour tous, même pour les 1 an, selon un protocole bien précis :
- longe sur le plat le premier jour (les 1 an apprennent donc en une séance à tourner au pas et au trot aux deux mains car ils doivent sauter à la longe le lendemain),
- ligne de trois obstacles vertical / oxer / oxer le lendemain (les 1 an qui n’ont généralement pas galopé la veille le font ce jour-là par nécessité d’un rythme plus soutenu pour sauter),
- longe sur le pat le troisième jour (les 1 an tournent alors normalement aux deux mains aux trois allures),
- obstacle isolé (vertical puis oxer) le quatrième jour (séance la plus difficile où seuls les très bons réalisent une belle prestation),
- longe sur le plat puis promenade en main dans la propriété avec passage d’éléments regardants comme des petits points en bois au-dessus de ruisseaux,
- et le sixième et dernier jour, travail sur une ligne de deux obstacles (vertical / vertical puis vertical / oxer puis enfin oxer / oxer) qui donne l’occasion de prendre des photos voire faire des vidéos – avec ces dernières, les commentaires sur chaque poney stockés dans mon PC constituent des archives précieuses.
Lors des 3 séances de travail en longe des 2 ans précédant le travail à l’obstacle, le surfaix est remplacé par la selle dont je fais pendre les étriers.
Ainsi, les poneys sautent trois fois l’été de leur 1 an (en caveçon), trois fois l’été de leurs 2 ans (en mors simple à résine) et trois fois l’été de leurs 3 ans (même mors).
A 1 an, les poneys sautent, selon leur allant (car ils se retiennent parfois à cet âge), jusqu’à 1,20 pour certains et pas toujours les pus grands ; à 2 ans comme à 3 ans, ils sautent tous au moins 1,30 m / 1,35 m et jusqu’à 1,50 m pour les moins émotifs. Les oxers ne sont jamais très montants et toujours assez larges, même lorsque l’on commence sur du petit. Je sais que ça parait excessif pour beaucoup et pourtant, je suis absolument convaincu que ça n’a aucune conséquence néfaste sur la suite…quand c’est bien fait. Et je prétends avoir acquis une expertise en la matière et je ne confierais d’ailleurs à personne d’autre ce testage à l’obstacle, même en ma présence. Ce protocole permet à la fin des six jours de travail des 2 ans de me donner une idée relativement précise sur le potentiel du poney et ce qu’il sera conduit à embrasser comme carrière sportive – aussi étonnant que cela puisse paraître. Par séance, les poneys ne sautent pas beaucoup et les barres montent assez rapidement car ils ne sont pas en souffle : ils sortent du pré, n’acquièrent évidemment pas de condition en 6 jours de travail et sont dès lors vite rincés. C’est aussi la raison pour laquelle je les fais sauter en longe, afin qu’ils ne courent pas inutilement tout autour de la carrière avant de revenir sauter. Mes chandeliers intérieurs sont des demi-lunes afin que la longe passe par-dessus facilement et sans à coup sur le mors. C’est toujours moi qui tiens la longe et la chambrière et ma fille aînée, mon père ou le stagiaire prennent des photos ou tiennent le poney quand je monte les barres ou change des distances.
Les séances de travail à la longe sur le plat sont bien entendu remplacées par des séances de travail sous ma selle pour les 3 ans. Mon père, ma fille ou encore le stagiaire m’aident en tenant les jeunes le temps que je monte dessus puis les font tourner à la longe pour les deux ou trois premières séances montées. Je les monte en général 5 ou 6 fois, au bout desquelles ils marchent, trottent et galopent sur le bon pied aux deux mains, s’arrêtent, ralentissent et tournent à peu près correctement et sortent en extérieur. En général, lors de la troisième séance, je peux être lâché dans la carrière et aux deux mains et marcher et trotter en me dirigeant à peu près, voire parfois déjà galoper et sortir dans les bois alentours avec certains.
Et puis l’automne de leurs 3 ans, les poneys partent dans leur nouvelle maison.
Tous les poneys des trois générations sont aussi toisés et les mesures enregistrées dans mon PC pour les archives.
Ces quinze jours d’août sont aussi l’occasion de manipuler toutes les fin d’après-midi les foals (promenade et licol et longe derrière leur mère, pansage et curetage des pieds) et de toiletter leurs mères.
Pour ce qui concerne les poulinages, ils se font chez un agriculteur voisin, ancien éleveur de Pur-sang, sous sa surveillance : les poulinières sont conduites chez lui quelques jours avant le terme (et si la poulinière nous a surpris et qu’il n’est plus nécessaire de la conduire chez lui, il vient faire au poulain l’injection du sérum Trivalent dans son pré, donner dans la bouche la seringue de vitamines et le Normacol dans le derrière des mâles pour le cas où ils auraient des difficultés à évacuer le méconium) et reviennent chez moi rapidement après le poulinage, une fois les soins postnataux prodigués. Evidemment, quand j’ai pu être présent, il m’est déjà arrivé de m’occuper de poulinages…ou de poulains nouveaux-nés lorsqu’ils sont nés sans prévenir.
Pour les inséminations, les transports des poulinières chez mon vétérinaire ou aux haras se font par moi-même ou par ma voisine monitrice.
En ce qui concerne le programme des saillies, il est circonscrit dans un document Word qui ne cesse de vivre dans mon PC et que j’enrichis et modifie régulièrement. Mes croisements sont profondément réfléchis et raisonnés de manière pointilleuse. En fait, mon année est ponctuée de plusieurs véritables pulsions pendant lesquelles, où que je sois et quoi que je fasse, je me saisis d’un papier et d’un crayon pour coucher de nouvelles idées que je juge lumineuses ( ! ) et qui me plongent dans un bien-être incommensurable…C’est à ces moments-là que je sens que je construis quelque chose de différent, d’unique et qu’il en sortira souvent quelque chose d’exceptionnel. Ce sont des moments vraiment à part et je dois avouer que j’ai de la peine à raconter ce qui se passe alors dans ma tête…
J’ai régulièrement aussi répondu à des sollicitations d’idées de croisements par des éleveurs que je connais ou pas, parfois oublieux…, et je ne cache pas que quelques poneys français très connus, parfois au plus haut niveau international, ont ainsi vu le jour.
Toutes mes poneys portent l’affixe « de Florys » - certains ont pu porter l’affixe « (de) La Claie » quand ils naissaient de poulinières en dehors de mes souches.


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